Recherche homéopathique

La vitalité de notre école/groupe de travail s’exprime aussi à travers sa recherche dans tous les domaines de l’homéopathie. La curiosité, l’ouverture d’esprit et l’initiative y ont leur place. Cette activité de recherche est à la fois innovante et s’inscrit dans la dynamique européenne et mondiale de l’homéopathie d’aujourd’hui.

À côté du volet enseignement, l’INHF-Paris développe depuis plusieurs années une activité de recherche et d’études articulée autour de différents axes : pathogénétique, clinique, conceptuelle.

Pathogénétique :

Chaque année, une expérience pathogénétique est organisée dans le cadre de la Formation de base et diplômante : un remède peu ou mal connu de la nomenclature est étudié pour former les étudiants au sens du symptôme homéopathique. Ces  travaux pratiques  encadrés par les enseignants ont l’avantage de mettre en contact les étudiants avec une expérience d’observation rigoureuse très formatrice, dans le respect des méthodes de travail éprouvées par les pères fondateurs de l’art homéopathique aussi bien que par les chercheurs actuels. Car ces pathogénésies pédagogiques obéissent au protocole établi au niveau européen par le « sous-comité proving » de l’ECH.

Clinique :

En s’appuyant sur les différentes activités de recherche cliniques mises en place au niveau européen par l’ECH (http://www.homeopathyeurope.org), l’équipe d’homéopathes unicistes français de l’INHF-Paris participe pleinement et activement à l’approfondissement et à la validation de l’homéopathie de demain :

  • Participation à une enquête internationale, dont le but est de mesurer l’amélioration globale de la qualité de vie de nos patients après traitement, intitulée « International homeopathic survey 2011 from LMHI  Secretary for Research » sous la coordination du Dr Michel van Wassenhoven (LMHI  Research secretary) et de Mr Marco Anelli (Researcher Euroconsumers)

  • Participation à un programme de collecte de cas cliniques permettant de valider les indications cliniques de nos remèdes : CLIFICOL (Clinical File Collection)

Réflexion conceptuelle :

Elle concerne tous les enseignants et plus particulièrement ceux qui par l’originalité ou l’approfondissement de leur démarche servent d’inspirateurs aux groupes de travail. Ils présenteront eux-mêmes leur pensée et son cheminement dans le chapitre « Concepts et réflexions ».

 

 

Du fait de la richesse de ses nombreux enseignants, cliniciens, en perpétuelle recherche de perfectionnement de leur art, l’INHF-paris est un laboratoire à idées en ébullition permanente.

Avec un solide socle commun de connaissances, chaque enseignant enrichit sa pratique grâce aux différentes approches actuelles de la pensée homéopathique, la méthode kentiste, avec l’usage du Répertoire, en constituant le préalable.

Elle s’enrichit à présent de :

  • la recherche des concordances entre Matière Médicale, Clinique et Souche des remèdes
  • l’approche et la méthode masiste avec la recherche de l’attribut idéal envié
  • l’approche et la méthode de la sensation vitale telle que développée par Rajan Sankaran

Toutes ces compétences sont mises en commun, confrontées régulièrement, et s’enrichissent mutuellement.

C’est au moment du Congrès annuel que s’exprime cette confluence, les observations résolues avec les différentes méthodologies se répondant à la lumière des expériences conjointes.

Pour en savoir plus sur ces différentes approches : « Concepts et réflexions « 

Les pathogénésies ont pour objectif d’expérimenter des substances d’origine minérale, végétale ou animale chez des sujets sains.

Elles sont à la base des Matières médicales et des Répertoires qui sont les références utilisées pour choisir les remèdes en mettant en concordance les symptômes présentés par les patients avec ceux qui sont présents dans les ouvrages de référence.

Voici les différentes études pathogénétiques qui ont été permises par le travail d’auto-expérimentation encadrée des étudiants de l’INHF-Paris. Il s’agit de remèdes ayant déjà une matière médicale. Une méthodologie stricte et minutieuse a permis d’en approfondir la connaissance. Ces recueils sont en vente sur la page  » publications  » de notre site.

Nos pathogénésies :

La science et l’art homéopathiques sont vivants et en perpétuelle évolution. Différentes approches permettent d’appréhender le patient et ses symptômes. La méthode de la répertorisation  kentiste constitue un pré-requis indispensable : en voici une courte présentation, en préambule aux différentes approches présentées ensuite.

 

Méthode de la répertorisation kentiste

L’homéopathie est une médecine essentiellement expérimentale. Elle est en effet entièrement basée sur l’expérimentation, selon des règles strictes, de quantités de substances naturelles, par des groupes d’individus en bonne santé, appelés expérimentateurs. Les observations minutieuses des multiples manifestations apparaissant au cours de ces « provings » sont consignées dans ce qu’on appelle des Matières Médicales. Une des plus exhaustives est celle de Timothy F. ALLEN en douze volumes.

La Loi de similitude qui, seule, guide le praticien homéopathe dans le choix du remède le plus adapté à son patient, impose de découvrir la substance dont les symptômes d’expérimentation sont similaires à ceux observés chez le malade. Or, les Matières Médicales nous offrent des milliers (sinon des millions) de symptômes dont un certain nombre sont communs à de nombreux remèdes.

Comment donc, dans cette somme gigantesque, trouver la substance qui possède un ensemble de caractéristiques semblables à celles du patient à traiter ? De mémoire d’homme, il est impossible pour le médecin d’avoir toutes ces données en tête ! Il lui faut donc un outil efficace permettant de pénétrer cette « jungle » de signes pathologiques.

James Tyler KENT (1849 – 1916), un des grands noms de l’homéopathie américaine, a été parmi les premiers, après le Baron Clemens Maria Franz von Boenninghausen (1785-1864), à créer un répertoire des symptômes homéopathiques c’est-à-dire un index de tous les mots-clés relevés dans les Matières Médicales. Ainsi est né le célèbre Répertoire de Kent, construit de manière rigoureuse, à la fois complet (pour l’époque) et d’utilisation facile, sorte de clé universelle apte à orienter le médecin dans sa recherche du remède adéquat. D’autres répertoires (informatisés), plus complets, existent bien sûr aujourd’hui.

Des exemples ?

Au chapitre Tête, « douleur frontale de surpression comme si le cerveau voulait sortir », on trouve quarante et un remèdes. Cela signifie que, lors des expérimentations, tous ces remèdes ont provoqué ce symptôme. Par contre, par exemple, au chapitre Vessie, « évacuation urinaire en goutte à goutte en début de miction », il n’y a que quatre remèdes. Et, pour le symptôme d’Estomac « sensation de boule dans l’estomac remontant jusqu’à la gorge l’après-midi uniquement », il n’y a que Senecio aureus !

À partir de cette recherche répertoriale croisée de symptômes caractéristiques aboutissant à quelques remèdes possibles, le travail du praticien est loin d’être terminé. Il lui faut encore – et c’est un art subtil – valoriser les signes recueillis pour ensuite les hiérarchiser jusqu’à obtenir une certaine cohérence de l’ensemble, compatible avec le patient. Cette dernière démarche demande bien sûr une connaissance préalable d’un certain nombre de remèdes fondamentaux, ne fût-ce que pour les exclure du champ du possible.

Certaines règles précises existent concernant la valorisation et la hiérarchisation des symptômes retenus. Le lieu n’est pas ici de les détailler.

En résumé, la méthode dite kentiste consiste à utiliser au mieux l’outil efficace qu’est un répertoire (sorte de Google avant la lettre !) dans le but de découvrir, dans l’immensité de la Matière Médicale, le remède le plus similaire au patient à traiter.

 

Recherche des concordances entre matière médicale, clinique & souche des remèdes

Il est indispensable, en homéopathie, de distinguer la doctrine elle-même (utile, comme le souligne M. Brunson, à l’amélioration de la qualité de compréhension du patient et de la matière médicale et donc à la qualité de prescription : prescrire moins en prescrivant mieux) de la méthodologie (technique utile pour faciliter le choix du remède). Et la tendance naturelle de tout chercheur consiste à vouloir, à un moment donné, trouver une grille de lecture efficace qui pourrait s’adapter ou se superposer aux connaissances acquises. L’important est alors de rester le plus proche possible du réel et d’avoir la grille la plus ouverte possible.

À partir de 1987, dans la foulée des apports doctrinaux nouveaux proposés par les docteurs Paschero puis Masi, de nombreux homéopathes unicistes ont progressivement intégré une compréhension ״dynamique״ de l’homéopathie. Fondés sur l’idée d’une approche plus multidisciplinaire de leur investigation, quelques groupes de chercheurs (essentiellement francophones), entre autres le GEHU et le CLH, ont vu le jour, décidés à réfléchir autrement.

Ils ont développé une technique de recherche basée à la fois sur l’approfondissement de la Matière Médicale (relier par thèmes les pièces éparses du puzzle pour donner du sens à l’ensemble), sur les cas cliniques révélateurs et sur l’essai de compréhension de la souche elle-même grâce à l’étude de la botanique, la minéralogie, la chimie, la symbolique, la tradition etc… Sur ce dernier point, l’idée est de tendre à trouver une correspondance de sens entre ce qu’exprime la Matière Médicale d’un remède à travers la multiplicité de ses symptômes et « l’essence » de la substance originale, la souche. Exemples ? La disposition particulière (inversée) des épines de Berberis renvoie à la disposition d’esprit introvertie du personnage Berberis, telle que manifestée par les symptômes de sa Matière Médicale. Les signes pathogénétiques de Cuprum metallicum (humilité, timidité, etc.) correspondent au minerai de cuivre, dénommé l’or du pauvre. Etc.

À partir de ce substrat, les chercheurs se sont efforcés de confronter leurs hypothèses à la réalité clinique (approche inductive). Et c’est ce qui continue à se faire. Tous partagent et échangent leurs résultats. La compréhension profonde de beaucoup de remèdes s’est, par ce biais, approfondie, le champ sémantique de chacun s’étant ainsi fortement élargi.

Si certains homéopathes privilégient cette voie de recherche devenue aujourd’hui classique pour tenter de découvrir l’essence d’un remède, c’est qu’elle s’appuie sur un trépied solide : étude de la pathogénésie/étude de la substance/étude de la clinique (*). Ainsi est évité, de leur point de vue, l’écueil des techniques « rationnalisantes » et ״facilitantes » d’étude des remèdes par des méthodes de recherche purement déductives.

Nous avons à notre disposition une science merveilleuse dont le fondement est sa méthode expérimentale originale. Nous avons parallèlement pour nous aider toute la richesse de notre clinique, pour peu que nous restions exigeants dans notre pratique. Confrontant inlassablement ces expérimentations avec cette clinique, nous continuons tous les jours à découvrir d’autres horizons, des champs inexploités, des remèdes nouveaux ou oubliés. Par cette voie rigoureuse, nous parvenons ainsi à élargir nos connaissances pour le plus grand bien des patients.

(*) Il est également important d’apprendre à toujours mieux comprendre le patient, non seulement dans sa souffrance et sa maladie mais aussi dans sa dynamique de vie ce qui inclut son histoire propre. Parallèlement à l’analyse de la souche, le docteur Philippe Servais s’est attaché, depuis quelques années, à développer l’étude de la biographie du patient dans laquelle, d’après lui, l’essence même du simillimum se trouve enfouie. Il s’est intéressé à substituer à la simple idée d’un patient porteur d’une certaine spécificité l’idée d’un véritable personnage singulier à découvrir, pleinement participant à la grande comédie humaine.

 

Approche et méthode Masiste

Fondateur de la médecine homéopathique, le Dr Samuel Hahnemann (1755-1843) a défini les bases de l’homéopathie:

  • Loi de Similitude (loi fondée sur l’expérience) : « Chaque cas morbide individuel ne peut être anéanti et éliminé, c’est-à-dire guéri d’une manière certaine et permanente, qu’au moyen du médicament capable de provoquer à lui seul une maladie individuelle chez l’être humain sain, caractérisée par un ensemble de symptômes le plus semblable possible à la totalité des siens  (Organon, Hahnemann).

  • Simillimum : remède unique d’un patient donné, celui qui est capable de provoquer à lui seul chez le sujet sain, tous les symptômes que ce patient a pu présenter au cours de son existence. Dans la pratique, la recherche du simillimum exige beaucoup de temps, d’où le fait qu’il soit encore trop peu prescrit ; ce qui explique l’irrégularité des résultats thérapeutiques en pratique courante.

Hahnemann a précisé la thèse de l’existence en l’homme d’un conflit spirituel ou métaphysique. En effet, déjà pour Hahnemann, l’homme unitaire est spirituel, psychologique et corporel, et dans cette conception du « composé substantiel » l’union de l’âme et du corps est substantielle et non une simple coexistence où l’âme et le corps seraient indépendants l’un de l’autre.

Le médecin argentin Alfonso Masi Elisalde (1932-2003) reprenant cette thèse, conclut que la perturbation du hiérarchique inférieur (corps physique) est impossible sans la perturbation du hiérarchique supérieur (psychique et spirituel). Il y a donc une atteinte initiale du spirituel en l’homme.

La maladie s’exprime à tous les niveaux de ce composé substantiel : ce que dit le patient par la symptomatologie mentale, il le dit aussi par ses maladies corporelles.
Il y a une identité entre le sens de la lésion et l’attitude existentielle de l’homme : Ainsi, dans une attitude existentielle de mésestime de soi, voire d’autodestruction, on aura une pathologie corporelle lytique (lyse cellulaire). À l’opposé, dans une attitude d’hypertrophie de l’ego, il y aura une pathologie corporelle de type hypertrophique, hyperplasique.

Dans les pathogénésies, Masi a donc recherché la symptomatologie spirituelle. Elle n’avait pas été trouvée jusqu’à maintenant car masquée par les symptômes d’ordre affectif et physiologique beaucoup plus apparents.

Un grand homéopathe américain, le Dr T. Allen (1837-1902) a la conviction que, derrière la symptomatologie de tout malade, on trouve la symptomatologie de la « Loi violée ».

Mais de quelle Loi et de quelle transgression s’agit-il exactement ?

Le Dr Masi analysa nombre de pathogénésies de remèdes (en particulier, les rêves et symptômes psychiques inexplicables par la logique…) : ex. : Aversion à la bière alors que le patient avoue ne l’avoir jamais goûtée.

Le Dr Masi s’est dit : « Où est l’origine de tout cela ? »

Il a pensé que le seul lien pour situer cette origine est quelque chose existant dans l’inconscient.

L’étude de la pathogénésie de chaque remède montre qu’un même thème (tel un dénominateur commun) revient derrière la symptomatologie de tous les niveaux hiérarchiques [soit du spirituel au somatique]. (Masi)

Ce thème unique trouvé dans chaque symptomatologie diffère bien sûr selon le remède, mais représente toujours « un aspect de la perfection ». La perfection étant en pratique inaccessible à tout homme, le Dr Masi en a déduit qu’il s’agissait d’un désir inconscient de posséder une capacité surhumaine dans un domaine donné (un aspect de la perfection).

Ce désir inconscient d’une capacité surhumaine, le Dr Masi le nomme « PSORE PRIMAIRE ». 

En résumé, une seule psore primaire par remède, et un seul remède par psore primaire. Tous les humains qui ont le même remède simillimum ont donc la même psore primaire : c’est-à-dire qu’ils ont inconsciemment convoité le même attribut surhumain.

« C’est le mépris, le refus d’une capacité particulière au niveau humain, afin de convoiter l’équivalent au niveau de la divinité. Ceci est inconscient. Péché d’orgueil, par le désir d’être comme une divinité : Refuser sa condition (la vraie nature humaine) pour convoiter une nature supérieure, surhumaine, pathologique pour l’homme. »   (Masi)

La nature de la Loi transgressée [= envier une capacité surhumaine quand on est un humain] est maintenant claire. Le « péché » qui est la transgression de cette loi, est donc à l’origine de la maladie et non son équivalent. Cette prétention inconsciente de posséder un attribut surhumain est donc indépendante du fait que Dieu existe ou non, et aussi d’être consciemment croyant ou athée. Contrairement à ce que nous pensons souvent, Dieu, qu’Il existe ou non, n’est pas responsable des maladies qui affectent l’humanité.

Conséquences de cette convoitise :

Ce sera l’angoisse existentielle. Ne reconnaissant pas la vraie cause (= psore primaire inconsciente) de sa souffrance [l’impossibilité d’avoir la capacité convoitée], le sujet l’attribue à quelque chose ou quelqu’un dans le monde réel qui l’entoure. C’est la projection sur les éléments du réel mais pas n’importe quels éléments, seulement ceux qui sont reliés symboliquement à la capacité surhumaine enviée.

Ceci explique pourquoi une même situation, un même objet ne provoque pas la même réaction chez tous les humains (tout le monde n’a pas peur des araignées, du vide, de l’obscurité… etc.)

Donc, face au responsable supposé de sa souffrance, le sujet peut réagir de trois manières :

  • fuir (peur irrationnelle de l’objet en cause ou inhibition = incapacité), c’est l’égolyse.
  • détruire cet objet ou agresser verbalement/physiquement la personne jugée responsable (si l’inconscient imagine que cette personne entrave la réalisation de sa « super-capacité »), c’est l’alterlyse.

  • s’imposer de façon autoritaire ou de manière insidieuse, dominer le responsable supposé, c’est l’égotrophie. (Masi)

Mais le milieu, l’entourage… vont évidemment réagir à l’attitude du sujet :

  • Soit, ils l’encouragent dans son attitude.
  • Soit, ils s’y opposent la jugeant arrogante ou agressive. Dans ce dernier cas, le sujet peut essayer une autre attitude (ex : égotrophie insidieuse, ou l’égolyse pour « faire profil bas »).
    Ce changement d’attitude selon les réactions de l’entourage est appelé « dynamique miasmatique » (Masi)

Deux cas peuvent alors être observés :
  • il n’y a pas de constance dans une attitude déterminée, donc le corps n’a pas le temps de s’y adapter, les troubles somatiques ne seront que fonctionnels et transitoires.

  • ou alors le sujet s’obstine dans une attitude donnée tant qu’elle lui procure satisfaction face aux autres. Et, à chaque fois, qu’il se trouvera confronté à une situation à laquelle il est sensible, il aura recours à l’attitude qui lui avait donné précédemment satisfaction. Il structure ainsi au niveau spirituel et psychique une conduite quasi permanente qui donne au niveau corporel le temps de se modifier dans un sens semblable : les troubles organiques seront alors chroniques :

    Ex. : une réaction égolytique (dépressive voire autodestructrice) si elle est prédominante en durée et intensité, se traduira par des lésions corporelles lytiques chroniques (abcès, ulcérations, hémolyse…).

    Il en est de même pour une attitude égotrophique prédominante et majeure, elle se traduira par des lésions corporelles hypertrophiques chroniques (verrue, kyste… voire tumeur maligne).

    Tous les sujets qui développent un cancer n’ont pas nécessairement le même simillimum, mais tous sont en attitude égotrophique prédominante (en rapport avec leur psore primaire respective).

    Ceci explique qu’il ne peut y avoir un remède homéopathique unique pour toutes les personnes atteintes de cancer, chacune d’entre elles ne pouvant être soignée que par son remède simillimum.

Quant au débat concernant l’efficacité de l’homéopathie, le Dr MASI a insisté sur un point important :

« L’homéopathie hahnemannienne n’a jamais dit que l’administration du simillimum fait du malade non seulement un être sain mais aussi un saint ».

Le simillimum met l’homme dans la possibilité d’arriver à un état de santé en équilibre, par la connaissance de soi et de sa psore primaire (mon expérience personnelle m’a montré que cette prise de conscience et la prise du simillimum, sont d’égale importance). L’action du simillimum n’est pas une atteinte à la liberté de l’être humain, celui-ci conserve son libre arbitre.

Accepte-t-il de renoncer sereinement, de son plein gré, à convoiter l’attribut surhumain de sa psore ?

Ainsi, l’idéal serait que toute prescription du remède simillimum soit accompagnée d’une information sur la psore primaire de ce remède (si elle a été identifiée et étudiée). Cela permet au patient d’y réfléchir et lui-seul de décider. Ce libre-arbitre explique pourquoi toutes les écoles médicales devraient rester humbles quant à leurs résultats thérapeutiques. Le dernier mot reste toujours au patient.

Un dernier point crucial : ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain !

Rappelons-nous que l’attribut surhumain envié est toujours une qualité de grande valeur intrinsèque (on n’envie pas d’être le dieu de la stupidité, de l’injustice…!)

Donc, il ne s’agit pas d’en arriver à rejeter totalement la capacité enviée. Nous devons au contraire développer cette qualité mais à son niveau humain (et non surhumain). C’est-à-dire l’exercer humblement, en acceptant nos limites et notre imperfection fondamentale.

Dr Agnès Flour

 

Approche et méthode de la sensation vitale (R.sankaran)

Initiée par Rajan SANKARAN au début des années 2000, cette technique aborde le patient  à la recherche d’une sensation commune sur les plans physique,   émotionnel et de l’illusion; elle est alors nommée « sensation vitale« .

En général, les mots seuls ne suffisent pas pour définir cette sensation, et c’est par l’intermédiaire des gestes et de l’énergie exprimée par le patient que cette sensation prend forme.

L’observateur est alors dans un état d’écoute et de perception particulier à la « musique » spécifique émanant du patient.

Considérant que le remède appartient à l’un des trois règnes végétal, minéral ou animal donc « non humain », à chaque mot « non-humain » utilisé par le patient, on lui demande de décrire l’expérience ou le vécu de ce mot.

Cette technique est donc un voyage, une exploration de plans inconscients du patient à condition que nous arrivions à faire lâcher le contrôle du mental autant du patient que du thérapeute, et c’est l’aspect le plus délicat. Si cette condition est remplie, le patient va décrire son remède, le faire émerger, l’exprimer dans sa forme et son énergie la plus subtile.

La dernière étape consiste à connecter entre elles les pièces du puzzle données par le patient, d’en trouver la cohérence correspondant à la « source », la partie « non humaine » du patient : son remède.

Cette méthode est encore en cours d’élaboration. Elle se diffuse dans la pratique des homéopathes du monde entier. Elle permet de mieux comprendre les remèdes déjà connus, mais surtout d’en découvrir de nouveaux.

Sa pratique doit être rigoureuse pour ne pas s’égarer, d’autant plus que pour les remèdes inconnus il n’y a pas le socle de la matière médicale, des pathogénésies ou des provings pour une prescription raisonnée.

Les cas résolus par cette technique la rendent séduisante, mais elle demande un long cheminement, de la patience et beaucoup de prudence.

Dr Pascal Beghi